Miet Warlop, Springville

2009

concept Miet Warlop
design Miet Warlop & Sofie Durnez
outside eye Nicolas Provost
technical assistance BUDA: Akim Hassani, Hans Valcke, CAMPO: Piet De Poortere
Production Bram Coeman, Laura en Lies Vanborm
photographs by ® Hiel

with: Diederik Peeters/Michiel Soete, Arend Pinoy/Seppe Baeyens/Namik Mackic, Sofie Durnez, Katja Dreyer/Sumalin Gijsbrechts/ Nele Keukelier, Laura Vanborm & Miet Warlop

©Hiel

Semi-humain, semi-objet

Dans Springville, nous sommes témoins de la métamorphose constante d'un petit univers. Des personnages, semi-humains, semi-objets, tentent d'interagir et de fonctionner en présence les uns des autres. Le jeu qu'ils jouent avec le chaos, les attentes et les surprises émeut. Au fur et à mesure, ils perdent leur nature familière et l'environnement se transforme en un paysage silencieux qui se développe de manière sauvage et s'épanouit à l'infini. Springville est une performance qui fait la part belle à l'image. Scénographie, costumes, attributs et personnages s'imbriquent les uns dans les autres et se fondent.

Miet Warlop : « Secouer l'immobilisme pour engendrer de la vie et du mouvement est un élément récurrent dans mon œuvre ; « ranimer » des objets inanimés par un souffle ou tenter d'éduquer une chaise. Rechercher obstinément des conditions ou des usages nouveaux pour des objets qui nous sont devenus tellement familiers que leur potentiel semble épuisé. Ébranler leurs relations réciproques et prédéterminées comme le ferait une catastrophe naturelle.
On observe cela sur certaines photos de quartiers dévastés par le passage d'un ouragan violent. La destruction insuffle une nouvelle vie à tous les objets. Il règne une nouvelle logique, les rapports mutuels entre objets ont changé. Les chaises qui se trouvaient dans le jardin ont atterri sur le toit ; un arbre émerge de la fenêtre au lieu de saillir du sol ; une voiture s'appuie à la verticale contre un mur. De telles images dégagent une beauté à la fois simple et extraterrestre.
Pour moi, Springville tient aussi du burlesque, de Buster Keaton par exemple. Surtout le jeu des proportions, les maladresses et les acrobaties improbables parlent à mon imagination. J'aime le clin d'œil, les réactions physiques et les réflexes. Et j'aime surtout la pitrerie qui se cache derrière le ratage. Dès qu'un objet a trouvé sa place dans Springville, il est mis sens dessus dessous ou brisé. L'histoire ne fait pas qu'évoluer pendant qu'on la regarde, la réalité se transforme en permanence. »